L’intégration des TIC dans l’enseignement des Sciences de la Vie et de la Terre

Il est évident que l’apparition des TIC modifie les méthodes d’enseignement en SVT. Est-ce pour autant le seul bouleversement qu’elles apportent dans cette discipline ? Il semble au contraire qu’en facilitant l’accès des élèves aux différentes formes d’expérimentation, elles modifient leur perception de cette matière et de ses objets. Par là, elles leur permettent d’acquérir un véritable esprit scientifique.

Dans « La logique du vivant », François Jacob, parlant du fonctionnement de la connaissance, montre que « Chaque époque se caractérise par le champ du possible que définissent, non seulement les théories ou les croyances en cours, mais la nature même des objets accessibles à l’analyse, l’équipement pour les étudier, la façon de les observer et d’en parler. C’est seulement à l’intérieur de cette zone que peut évoluer la logique. ».

Enoncée pour ce qui concerne le développement de la science et la diversification en disciplines nouvelles qui en résulte, cette affirmation vaut pour l’apparition de nouvelles méthodes d’enseignement qui accompagne l’irruption de nouvelles techniques d’information et de communication. Il en a toujours été ainsi, notamment dans l’enseignement des sciences de la nature ainsi que l’illustrent deux articles de presse : l’un de 1912 à propos de l’utilisation pédagogique du projecteur cinématographique, l’autre de 1997 sous le titre « l’enseignement des Sciences de la Vie et de la Terre fait rimer internet avec éprouvette. » L’exploration des potentialités des réseaux de communication en matière de pédagogie fait des débuts prometteurs. Détectées plus ou moins simultanément dans les différentes académies, bon nombre de fonctions pédagogiques affirment leur identité grâce à la confrontation des idées à l’échelle nationale. Les TIC trouvent ainsi naturellement leur place dans le projet global d’enseignement de la discipline. Fruit d’une large concertation, le schéma directeur concernant leur utilisation se précise. Il fournit, par voie de conséquence, un guide à une nouvelle organisation des locaux d’enseignement scientifique.

Les TIC favorisent la formation scientifique et technique de l’élève

Tout comme les techniques informatisées devenues d’usage courant (ExAO, exploitation de bases de données, utilisation de logiciels de simulation) avec lesquelles elles forment un tout, les technologies de l’information et de la communication sont mises au service de la formation générale des élèves aux méthodes de travail de l’avenir -l’initiation aux méthodes contemporaines d’accès au savoir relevant notamment de la préparation à la vie professionnelle- et de la formation plus spécifiquement disciplinaire. Il s’agit, en tenant compte de la valeur qu’elles sont susceptibles d’y ajouter, d’intégrer l’ensemble de ces techniques à l’arsenal des pratiques pédagogiques éprouvées, notamment lors des séances caractérisant tout enseignement de sciences expérimentales, les séances de travaux pratiques.

Dans cette optique, l’utilisation des TIC ne peut se développer que dans le cadre d’une salle disposant de plusieurs postes informatisés permettant d’une part l’expérimentation et offrant d’autre part les ressources des moyens multimédia, la connexion en réseau permettant le partage des informations et la communication. Elle s’intègre dans la démarche générale qui vise à rendre l’élève acteur de la construction de ses compétences. Le bénéficiaire désigné est ainsi toujours l’élève, bénéficiaire direct lorsque l’utilisation se fait en ligne, ou indirect lorsque l’utilisation, hors ligne, bénéficie en amont d’une préparation par le professeur. Dans les deux cas, les compétences que l’on vise à développer chez l’élève sont la recherche, la sélection, la capture de l’information et son intégration scientifique pertinente par rapport au problème posé, le traitement critique de l’information et son intégration au sein d’une argumentation concrétisée par une mise en forme structurée.